Disparition des herbiers de zostères
Si vous préférez voir cette présentation en faisant vous même défiler les diapos, la voici en PDF:
L' écosystème du bassin d arcachon 2017 (5.35 Mo)
SUIVI des HERBIERS de ZOSTERES: L'Ifremer vient de publier une nouvelle étude faisant suite à celle de 2012. Elle confirme une forte régression des densités de zostères naines dans la partie est du Bassin et un déclin dans la partie ouest (Afrique). L'augmentation de la turbidité des eaux pourraient expliquer les problèmes de la zostère marine. Les pressions sur les herbiers sont principalement l'éclairement (photosynthèse rendue difficile par les eaux troubles) la température et les contaminants (chimie+chaleur constituant un cocktail déterminant en faveur de la destruction des herbiers) Par contre, les oiseaux herbivores sont définitivement innocentés.
L'étude est téléchargeable ICIIfremer zoste res 2014 (2.01 Mo)
Le rapport 2012 complet de l'Ifremer sur la disparition des zostères est ICI regression-des-zosteres-dossier-complet.pdf
Printemps 2013
Les pluies très importantes de l'hiver ont lavé le Bassin, emporté nitrates, vase et algues vertes dans l'océan. On y voit plus clair. Et que voit-on quand on est sur la plage? des étendues de sable avec des tortillons jusqu'à 100m et plus sur l'estran à marée basse (voir photo ci-dessous)
Or, ces vers appelés arénicoles aiment le sable mais les endroits qu'ils ont colonisés ne verront plus repousser les zostères.
L'arénicole, architecte du sable
La vie dans le sédiment: l'’arénicole se loge entre 10 et 20, voire 40 cm de profondeur dans le sédiment sableux ou sablo-vaseux. Elle est généralement absente des sédiments dont la taille moyenne des particules est inférieure à 80 μm et son abondance diminue lorsque cette taille dépasse 200 μm. Elle aménage un système en forme de U, constitué de deux parties.
Les excréments, constitués essentiellement de sédiment, forment un tortillon ou un cône plus ou moins élevé au-dessus de la surface voisine.
En creusant sa galerie et en l'enduisant de mucus, l'arénicole joue un rôle important dans la modification des caractéristiques du sable de l'estran. Le sable est moins compact, la pénétration de l'eau et de l'oxygène est augmentée, facilitant les échanges entre les sédiments et la colonne d'eau. La composition même du sable est modifiée par la remise en suspension des particules les plus fines.
Ces effets n'ont pas été limités au voisinage de leurs terriers, mais s'étendent à l'ensemble de la couche superficielle du sable de l'estran. En modifiant toutes les propriétés physico-chimiques du substrat, les arénicoles conditionnent la présence des autres espèces d'invertébrés benthiques.
"L'arénicole inhibe partiellement ou même totalement le développement des herbiers (Philippart, 1994) et de certaines espèces macro-benthiques comme la crevettes de vase"
Le réensablement annuel des plages aurait-il joué un rôle dans la colonisation de l'estran par les arénicoles et l'élimination des herbiers de zostères? ou bien y a t-il une autre explication?
Septembre 2012
Les dernières photos qui nous sont parvenues montrent la régression des herbiers autour de l'île aux oiseaux. On peut voir que des épiphytes( la lige) ont colonisé l'herbier. Quelle est l'action de ces envahisseurs sur les herbiers?
Le rapport complet de l'Ifremer sur la disparition des zostères est ICI regression-des-zosteres-dossier-complet.pdf
Les herbiers?
Autrefois, les herbiers de zostères recouvraient complètement le littoral Nord-Bassin à marée basse. Ah j'oubliais...avant 2005. Cette année là a vu le début du déclin de ces herbiers et depuis, ils ont quasiment disparu du littoral Nord-Bassin.
Sur la carte suivante, les zones en rouge sont de vastes étendues de vase qui n'est plus fixée, et sur laquelle se développent des plantes beaucoup moins sympathiques: les spartines.
La première carte montre l'extension des herbiers en 1989
Cette 2ème carte montre l'évolution et surtout la régression des herbiers sur le bassin interne:
On note de nombreuses études sur les zostères mais celle qui nous intéresse vient enfin d'être publiée. C'est celle de l'Ifremer d'Arcachon dont voici, ci dessous, la page de couverture:
De nombreuses hypothèses ont été émises et ont été vérifiées. Voici les conclusions des résultats partiels de l'étude.
- Cette régression n'est pas généralisée sur les côtes Atlantique, elle est spécifique au Bassin.
- Pas de facteurs hydrodynamiques (tempêtes) entrainant un arrachement des plantes
- Ce n'est pas lié à priori à un déficit de lumière parvenant aux plantes
- ce n'est pas lié à priori à l'augmentation des teneurs en ammonium des eaux du Bassin
- ce n'est pas lié à priori à l'augmentation de salinité des eaux.
- les anomalies thermiques des années 2003 à 2006 laissent à penser que les hautes températures de ces années là ont pu avoir une influence négative sur les deux espèces de zostères.
- Le Wasting disease, la maladie des zostères a été observée sur les zostères marines uniquement.
- La prédation par les oiseaux est hors de cause:
Bernaches: consommation de 10% maximum du stock qui se renouvèle en été.
Cygnes: 1% seulement.
- La chimie apportée par les ruisseaux et eaux pluviales:
Correspondance entre régression et arrivée d’eau continentale faiblement renouvelées.
- Métabolites: concentration élevée, toxicité inconnue.
Piste à creuser: il existe des métabolites d’insecticides et d’herbicides, mais aussi de HAP( hydrocarbures aromatiques polycycliques). Tout cela reste à étudier.
- Turbidité des eaux: effet important et surement primordial sur la photosynthèse.
- Pêche à la palourde, ancrage des bateaux: arrachement / élévation de la turbidité
- En conclusion:
Conditions non favorables à une ré-extension des herbiers
Cette première publication est donc à compléter et nous ne manquerons pas de mettre en ligne les futures conclusions des expériences complémentaires.
Date de dernière mise à jour : 10/04/2018
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