L'industrie photovoltaïque

L'énergie photovoltaïque (PV)

A la différence des autres énergies renouvelables, l'énergie solaire est disponible partout sur la terre. L'Europe reçoit en moyenne chaque jour 3kWh par mètre carré même quand les déserts les plus ensoleillés recueillent 7kWh. C'est une source inépuisable et gratuite.

La transformation de cette énergie en énergie électrique a été découverte en 1839 par A.Becquerel mais il a fallu attendre les années 60 avec la mise en orbite des premiers satellites puis l'électrification de sites isolés terrestres dans les années 70.

Alors pourquoi a t-il fallu attendre les années 2010 pour voir fleurir des projets de centrales photovoltaïques un peu partout? Tout simplement à cause de son coût: les énergies fossiles (pétrole, gaz,..) revenant moins cher que l'installation coûteuse de panneaux photovoltaïques au silicium.

Or, les énergies fossiles s'épuisant, leur prix devient prohibitif et permet de voir apparaître de nombreux projets d'implantation de centrales photovoltaïques, en particulier autour du Bassin d'Arcachon, du Val de Leyre et des Landes.

Tout cela a l'air bien intéressant, mais regardons-y de plus près!

- Implanter une centrale PV nécessite de grandes surfaces planes dévégétalisées: si on doit défricher la forêt pour implanter une centrale, quel intérêt? Notre préfet l'a dit: "nous devons préserver la forêt, la forêt ne peut être remplacée que par la forêt" Donc pas question d'utiliser des parcelles de forêt détruites par les dernières tempêtes ni d'en défricher de nouvelles. 

- Une centrale PV doit être clôturée. Si on empêche les animaux sauvages de circuler, on va les retrouver sur nos routes car ils ne savent pas lire les panneaux...Nous devons préserver des couloirs écologiques pour que la faune puisse circuler librement.

- Une centrale PV est un investissement qui est fait pour générer du profit. Or, comme toujours il s'agit d'investir le moins possible pour en retirer le plus de profit possible. De plus en plus, on voit apparaître sur le marché des produits venant d'Asie, mais le pire ce sont maintenant des produits moins chers que les panneaux au silicium car certains pays ont développé une nouvelle technologie: les panneaux au tellure de cadmium, très polluants pour les sols et pour la nappe phréatique qui n'avait pas besoin de ça!

 

Une centrale photovoltaïque à Lanton!

Nous avons rencontré Madame le Commissaire-Enquêteur, participé à l'enquête publique concernant la construction de la centrale PV à Blagon et à celle du défrichage, lui faisant part de nos inquiétudes par rapport à ces deux projets.

 

Madame le Commissaire-enquêteur,

 Veuillez trouver ci-jointes nos remarques sur l’objet des enquêtes publiques nommées:

Projet d’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol : demande de permis de construire déposée par la SARL SOLANTON

Projet d’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol: demande d’autorisation de défrichement déposée par la mairie de Lanton.

 

      Pour avoir assisté au Conseil Municipal traitant du sujet, nous pouvons affirmer qu’aucune considérations environnementales n’ont été évoquées et donc a fortiori traitées.

      La construction d’une centrale photovoltaïque ne peut se justifier que par un bilan carbone favorable. Toutes les études prouvent que les centrales au sol, surtout à la place d’une forêt qui est elle-même un puits de carbone naturel, ont un bilan carbone très faible, fonction de nombreux facteurs, absents du projet.

Quelles est la provenance des panneaux? Locale? Asiatique?

Quelle est la technologie utilisée?

Quel est le taux de recyclage en fin de vie?

Quel est le bilan carbone du défrichage, de la construction de la centrale?

      L’emplacement prévu se situe à proximité immédiate de la D106 dont le trafic routier est de 14 202 véhicules par jour. Le rendement d’un panneau solaire diminue par encrassement d’environ 12% par an. Comment se fera le nettoyage de plusieurs milliers de M2 ? Par pulvérisation? Avec détergents? L’eau de pluie est-elle récupérée pour servir à ce nettoyage? Les eaux usées sont-elles traitées?

      Un des justificatifs du choix de cet emplacement est la soit-disante «dégradation» de la parcelle. Il nous semble que lorsqu’on est une commune candidate à l’intégration au Parc Naturel des Landes de Gascogne, dont l’atout majeur est son massif forestier, il est préférable de favoriser la croissance d’une forêt plutôt que sa destruction, d’autant plus que l’absorption de carbone est maximale pendant la période de croissance des arbres.

      Les sylviculteurs oeuvrant pour une nouvelle sylviculture, «naturelle et continue» seule possible à long terme, conseillent une forêt mélangée, sans grands espaces dégagés qui permettent au vent de prendre de la vitesse. Sur cet aspect de résistance au vent, nous avons déjà une parcelle complètement défrichée d’environ 50 ha bordant l’emplacement prévu d’un côté et une pépinière de 200 ha sur un autre côté; le couloir de vent va donc être notamment augmenté avec les conséquences connues, lors des tempêtes.

      40 ha clôturés, jouxtant également 200 ha également clôturés, ne peuvent pas être sans impact sur la faune, tout d’abord terrestre, qui voit son couloir de déplacement est-ouest complètement barré par la centrale et la pépinière. L’avifaune perd ses lieux de guet, de nidification, de nourrissage, sans évoquer l’effet miroir des panneaux solaires qui peut s’avérer destructeur.

      Que dire des micro-faune et micro-flore? Des sols acides qui resteront au mieux pendant 25 ans sans aucun apport d’humus et soumis au piétinement et apports des différents travaux d’entretien.

       Nous refusons la notion de «compensation» telle qu’elle est proposée. Le fait de compenser la perte de 40 ha de forêt d’un seul tenant par la plantation de parcelles de forêt appartenant, de plus, à des sylviculteurs privés, nous semblent écologiquement et même éthiquement inacceptable. Nous ne voyons pas où est le gain en absorption carbone et en biodiversité.

       La réalisation des centrales photovoltaïques doit s’effectuer impérativement sur des espaces artificialisés, parkings, bâtiments agricoles ou industriels, etc...La commune de Lanton projette actuellement la construction d’un EHPAD et une zone d’activité. Elle a réalisé il y a peu une médiathèque et une salle de sport. Elle a autorisé la construction d’un grand magasin de distribution, d’une zone d’activité privée, etc... Aucune de ces réalisations n’est équipée ou n’est prévue d’être équipée de panneaux photovoltaïques, c’est pourtant là qu’ils prennent tout leur intérêt.

       La sylviculture des Landes de Gascogne subit toutes sortes de pression, cultures de maïs, golfs, centrales photovoltaïques, lignes LGV, etc...Aidons à sa reconversion et non à sa destruction.

      Nous vous prions, Madame le Commissaire-enquêteur, d’agréer l’expression de nos salutations très distinguées,

      A Lanton, le 20 janvier 2011,                                       Les Ecocitoyens du Bassin d’Arcachon

 

L'enquête publique s'est terminée le 4 février 2011. Dans un article du journal Sud-ouest du 11 février, le point est fait sur cette enquête publique. 

Le solaire ne brille pas pour tout le monde

L'enquête publique en vue de l'implantation au sol d'une centrale photovoltaïque à Blagon est close depuis quelques jours.

 Voilà l'occasion de s'intéresser aux avis émis par les visiteurs.

 L'enquête était double : d'un côté, un volet consacré au défrichement de 41 ha déposée par la mairie de Lanton - qui reste propriétaire du terrain -. De l'autre, une partie se penchant sur le permis de construire, déposée par la Sarl Solanton.

 C'est ce qu'a rappelé le commissaire enquêteur, Ingrid Budat en charge du dossier.

 Peu de particuliers mobilisés

À la lecture des différents rapports déposés depuis début janvier, il en ressort que le projet n'a mobilisé que trois particuliers (dont un couple) : des Blagonnais riverains de la zone, inquiets notamment du bruit pendant le chantier et en phase d'exploitation (liés aux onduleurs et transformateurs).

 Les associations ont été plus actives : six à vocation écologique et deux à caractère politique (lire par ailleurs) ont écrit des rapports argumentés et rencontré, pour certaines, le commissaire enquêteur.

 En résumé, les avis convergent et sont négatifs. Ils reprochent généralement le choix d'une implantation au sol au lieu d'utiliser le bâti existant.

 Ils s'inquiètent de la compatibilité du projet avec la charte du Parc régional des Landes de Gascogne (auquel la commune va être rattachée) et par rapport à la loi littorale avec l'étalement de l'urbanisation et la destruction d'un grand espace boisé que la replantation de plusieurs parcelles séparées ne compenserait pas. La qualité de l'étude faunistique et floristique est jugée insuffisante.

Faune et flore

Autres griefs, les imprécisions du dossier sur le passage laissé aux animaux et la mise en œuvre des plantations. Les risques d'incendie (zone classée rouge), la nécessité de nettoyage des panneaux salis par la route à proximité…

Des questions aussi sur le moratoire imposé par l'Etat sur le photovoltaïque et sur la validité financière du projet…

 Le préfet décide

Dès lors les deux porteurs de projets seront invités à apporter leurs réponses qui compléteront le rapport de synthèse qu'Ingrid Budat doit rédiger d'ici le 4 mars (soit un mois, sauf prolongement éventuel). Un rapport très factuel, qui donnera un avis argumenté point par point.

 Libre sera ensuite le préfet de prendre sa décision…

Or pour ce dernier « la forêt doit être remplacée par la forêt » rapportait récemment le sous-préfet Pascal Gauci (« Sud-Ouest » du 26 janvier).

 Qu'en sera -t-il pour la forêt de Blagon ?

 

La forêt de Blagon sauvée par la loi littoral

L'arrêté préfectoral du 14 juin 11 se termine ainsi:

"Considérant que la l'implantation de la centrale photovoltaïque est plus précisément localisée à plus d'un kilomètre du secteur urbanisé de Blagon, considéré comme un village au sens de la loi Littoral; qu'en conséquence le projet est en discontinuité de l'urbanisation et ne respecte pas la loi littoral.

Le permis de construire est REFUSE"

 

Alternatives aux centrales PV

Les panneaux photovoltaïques peuvent être posés sur les toitures des maisons de particuliers, des bâtiments agricoles ou industriels.

 L'exemple à suivre...

A Blagon, commune de Lanton, lorsque vous allez en direction de Bordeaux sur la D106, vous apercevez sur la gauche en bordure des champs de maïs, un bâtiment agricole dont la toiture orientée plein sudest entièrement recouverte de panneaux photovoltaïques. Pas de défrichage de forêt mais l' amortissement en douceur d'un gros investissement.

 

 

Date de dernière mise à jour : 10/04/2018