Les chiffres de la pollution de l'eau du bassin

3 mai 2011

Les chiffres de la pollution chimique des huitres et des moules du Bassin d'Arcachon sont visibles sur ce site de l'Ifremer:

http://envlit.ifremer.fr/

On peut constater que les contaminants majeurs des huitres du Bassin sont: le DDT( pesticides) et les HAP (hydrocarbures). Cette pollution est plus importante à proximité de l'ouvert du Bassin (Cap Ferret et les Jacquets)

 

20 Janvier 2011

Réponse de notre député sur la pollution du Bassin par les biocides

 

Madame, Monsieur,

Je fais suite à votre message du 14 janvier dernier et vous remercie pour l'intérêt que vous portez à mes interventions en faveur du Bassin d'Arcachon.

Nous partageons effectivement les mêmes préoccupations sur la présence de biocides dans l'eau du Bassin. A cet égard, je me félicite de la réponse du Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Ecologie, Monsieur Benoist APPARU, à ma question du 7 décembre 2010 relative à l'interdiction souhaitable de l'Irgarol. Le gouvernement semble tout à fait enclin, sur la base des prochaines conclusions des expertises en cours en France et au niveau communautaire, à encadrer réglementairement l'utilisation d'irgarol et la limiter au carénage des gros navires de haute mer.

Je vous rejoins également dans votre souhait de réaliser une synthèse des études sur les peintures anti salissures qui permette d'aboutir à un cadre applicable par les plaisanciers et l'industrie nautique. Sachez que cela est précisément un des objectifs et une des missions du Parc Naturel Marin, dont je suis les travaux avec attention.

 Quant à la mise en place d'aires de carénage avec récupération des salissures pour les coques non revêtues de biocide, je tenais à vous informer que ces dispositifs sont déjà en place au Teich depuis 5 ans. Ce type de solution sera bien évidemment à prendre en considération dans le cadre des travaux du Parc Naturel Marin, qui se devra d'envisager et d'approfondir toute piste permettant la préservation de la qualité des eaux.

 Enfin, l'interdiction de toute forme de biocide ne peut être l'apanage d'un seul territoire, en l'occurence celui du Bassin d'Arcachon, mais doit relever d'une réglementation nationale, en faveur de laquelle je continuerai à me mobiliser.

 Restant à votre disposition, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

 François DELUGA

 Député de la Gironde

 

14 Janvier 2011

 Lettre à notre député, François Deluga, concernant la pollution par les biocides

 

Monsieur le Député,

 Nous avons suivi avec un grand intérêt votre intervention pour une réglementation, voire une interdiction de l’IRGAROL. Bien que nous soyons persuadés que les problèmes majeurs du Bassin d’Arcachon, notamment la disparition dramatique des zostères, soient dus à de nombreuses substances chimiques, nous pensons comme vous que les peintures « antifouling » en sont un élément significatif.

 Ceci est prouvé depuis près de trente ans: en effet, l’interdiction du TBT (tributylétain ) date de 1982. Cette interdiction a paradoxalement entrainé l’augmentation des Oxydes de Cuivre, avec un effet dévastateur sur les coquillages de la baie. Puis les études sur les biocides ont montré les effets néfastes du DIURON. Les seuils de nuisance de tous ces biocides sont de l’ordre du nano gramme par litre d’eau de mer lorsqu’une seule molécule est présente et malheureusement, nous en sommes très loin. En général, toutes les molécules recherchées sont présentes à des niveaux variables.

 Le temps passe, les études sur ces peintures sont nombreuses, l’Ifremer de BREST en a mené une très complète, qui met en évidence la grande variété de technologies utilisées: érodable, à matrice dure, etc... et maintenant, faisant appel à l’incorporation de « Biocides Naturels ».

 Dans moins de trois mois, plusieurs milliers de bateaux vont être carénés en utilisant ces peintures « anti salissures ». Les plaisanciers, qui, nous l’espérons, sont sensibles aux problèmes environnementaux, seront pour la plupart incapables de faire un choix respectueux de l’équilibre biologique du Bassin.

 Quelques actions simples nous semblent urgentes et en premier lieu :

 Réaliser une synthèse des études déjà effectuées, permettant d’éditer un «guide» facilement applicable par les plaisanciers et l’industrie nautique.

 Favoriser la mise en place de carénages à flot, ou de Gril de carénage avec récupération des salissures, pour les coques non revêtues de biocides.

 Et bien sûr à terme, interdire toute forme de biocide sur le Bassin d’Arcachon.

 Nous avons toute confiance dans la mise en place du Parc Naturel Marin, à laquelle nous participons activement, mais sur ce sujet il nous semble important d’anticiper.

Nous vous prions d'agréer Monsieur le Député, l'expression de nos salutations respectueuses.

 Les Ecocitoyens du Bassin d’Arcachon

 

Bibliographie non exhaustive:

Intrants : Impact sur le vivant et les cultures marines

 

Harinon H., Yamamoto Y., Eguchi S. et al. ( 2007) Concentrations of antifouling biocides in Sediment and Mussel samples collected form Otsuchi Bay, Japan. Arch. Environ. Contam. Toxicol. 52, pp 179-188

 

Lambert S.J., Thomas K.V. and Davy A.J. , (2006) Assessment of the risk posed by antifouling booster biocides Irgarol 1051 and diuron to freshwater macrophytes. Chemosphere, 63, pp 734-743

 

Kim K.T., Lee Y.G., and Kim S.D. , (2006) Combined toxicity of copper and phenol derivatives to Daphnia magna : effect of complexation reaction. Environment International, 32, pp 487-492

 

Bourles Y., Pouvreau S., Lefebvre S., Maurer D., Gangnery A., Alunno-Bruscia M. (2-5 Octobre 2005). A bio-energetic model to simulate the growth and reproduction of the Pacific oyster Crassostrea gigas : First results of the GENERIC project. International Conference on Shellfish Restoration, 2-5 Octobre 2005, Brest.

 

Mazurié J., Soletchnik P., Ropert M., Fleury P.G., Auby I., Maurer D., Bacher C. (2-5 Octobre 2005). Assessment and interpretation of temporal or spatial differences in shellfish productivity of typical French ecosystems. International Conference on Shellfish Restoration, 2-5 Octobre 2005, Brest.

 

Auby I., Maurer D., Cassam-Chenai Y.,Tournaire M.P., Neaud-Masson N., Rumèbe M., Cantin C. (2005). Reproduction de l'huître creuse dans le bassin d'Arcachon. Année 2005. RST/LER/AR/05.006, 33p.

 

Zostère

 

Charpentier A., Grillas P., Lescuyer F., Coulet E., Auby I.(2005). Spatio-temporal dynamics of a Zostera noltii dominated community over a period of fluctuating salinity in a shallow lagoon, Southern France. Estuarine, Coastal and Shelf Science, 64(2-3), 307-315.

 

Gouilleux B. (2005). Contribution à l'étude de la croissance de Zostera noltii dans le Bassin d'Arcachon. Influence des paramètres environnementaux. Rapport Master Sciences et Technologies de l'Université de Bordeaux 1, 13 p.

 

D'où vient l'eau du Bassin?

A l'origine, le bassin n'était autre que le delta de la Leyre, vaste fleuve étendant ses bras jusqu'au Porge. Actuellement, le bassin est alimenté en eau douce par la Leyre, de nombreux ruisseaux, le canal des étangs des Landes, le canal des lacs médocains et bien sûr les nombreuses résurgences des nappes phréatiques.

Grâce à cet apport d'eau douce, le flot d'eau de mer remontant à chaque marée par les passes est inférieur au jusant, l'eau qui repart à marée descendante par les mêmes passes, maintenant un effet salutaire de chasse d'eau, mais malheureusement insuffisant pour renouveler toute l'eau du bassin sur une courte durée. 

L'effet produit, c'est que les molécules chimiques produites par les activités humaines ont tendance à se déposer et s'accumuler dans l'eau et les sédiments du bassin car dans le fond du bassin, il faut 21 jours pour que l'eau se renouvelle complètement.

Des études ont été faites, par l'Ifremer en particulier. En voici une qui date de 2006:

1°) "Etat de la contamination du Bassin d'Arcachon par les insecticides et les herbicides sur la période 2005-2006. Impact environnemental"

Ci-dessous, vous trouverez le résumé de cette étude mais en cliquant sur le lien (point vert) vous aurez l'étude complète:

 

Date de publication: 2007-03

Référence: MARS 2007 - RST/LER/AR/ 07-003

Doc(s) complet(s):

? O  http://archimer.ifremer.fr/doc/2007/rapport-2398.pdf (1.88 Mo)

Auteur(s):  Auby Isabelle, Bocquene Gilles, Quiniou Francoise, Dreno Jean-Paul

Thème(s): Chimie, Nuisances

Mot-Clé(s):  France, Arcachon basin, Hydrology, Chlorpyfiros, Chlorpyfiros, Insecticide, Weedkiller, Contamination, Marine environment

Résumé:

INTRODUCTION Rappel du contexte Dans le cadre de l'étude sur la reproduction des huîtres creuses dans le Bassin d'Arcachon (Programme Ifremer SURGIBA, co-financé par l'Europe, le Conseil Régional d'Aquitaine, le Conseil Général de la Gironde et le Syndicat Intercommunal du Bassin d'Arcachon), certains pesticides ont été recherchés dans les eaux des principaux cours d'eau et de plusieurs zones du Bassin (Figure 1), pendant les mois d'été (juin à septembre) de 1999 à 2003 inclus (Auby et Maurer, 2004).

La présence d'un certain nombre de molécules, principalement des herbicides, a été mise en évidence dans les eaux et leur origine a généralement pu être identifiée. Certaines substances proviennent d'usage agricole ou d'entretien d'espaces verts ; d'autres sont d'origine nautique (peinture antisalissure protégeant la carène des bateaux). Les concentrations en herbicides à usage agricole (notamment l'atrazine, l'alachlore, et le métolachlore) sont généralement assez faibles, notamment parce que les traitements utilisant ces molécules sont principalement réalisés au printemps.

Toutefois, ces analyses ont permis de mettre en évidence quelques pics estivaux de contamination notamment en produits dont l'usage avait récemment été interdit (néburon) ou était en passe de l'être (terbuthylazine), indiquant probablement une décharge sauvage de ces produits dans certains cours d'eau.

En ce qui concerne les biocides d'origine nautique (diuron et irgarol) utilisés dans les peintures antisalissure), on observe un bruit de fond de contamination pendant la majeure partie de l'été. Le diuron est également utilisé en agriculture et pour le désherbage des espaces verts publics et privés.

Les molécules à usage insecticide sont beaucoup plus rarement détectées dans les eaux. C'est notamment le cas du lindane, identifié à plusieurs reprises à des concentrations généralement très faibles, excepté dans le port d'Arcachon au cours de l'été 1999 (102 ng/l). Le chlorpyrifos-éthyl est un autre insecticide qui a été mis en évidence dans les cours d'eau et le Bassin, généralement à de faibles concentrations, sauf au cours de l'été 2003. En juin 2001, ce pesticide a été détecté pour la première fois, simultanément dans l'Eyre et le Lanton, à des concentrations relativement faibles (respectivement 12 et 8 ng/l), mais pas dans le Bassin. En 2002, il a été mis en évidence dans un échantillon prélevé à Comprian, en août (20 ng/l). En 2003, le chlorpyrifos-éthyl a été détecté à une occasion dans le Lanton, en août (5 ng/l). Au cours du même été 2003, il est apparu à une seule date (8 juillet), à de très fortes concentrations dans toutes les stations ouvertes du Bassin (La Vigne : 111 ng/l ; Jacquets : 159 ng/l ; Comprian : 786 ng/l). L'étude réalisée en 2005 - 2006

La présence dans les eaux du Bassin du chlorpyrifos-éthyl à de fortes concentrations pose un certain nombre de problèmes, en raison de son écotoxicité importante vis à vis de certains composants des peuplements aquatiques et de sa propension à se bioaccumuler, notamment dans les mollusques bivalves. -> Le premier objectif de l'étude était de vérifier la réalité des mesures de l'été 2003, c'est à dire de déterminer si les fortes teneurs en chlorpyrifos-éthyl mesurées au cours du mois de juillet 2003 correspondaient à un "accident" ou à une situation régulière dans le Bassin. Cette question ne pouvait être clarifiée qu'en effectuant un suivi suffisamment long avec une fréquence d'échantillonnage assez élevée. D'après enquête, on pouvait suspecter que les traitements anti-termites (principale activité dans laquelle le chlorpyrifos est utilisé à forte dose sur le bassin versant de la Baie) étaient à la source de cette pollution (annexe 1). Pour cette raison, il convenait de s'intéresser également aux autres principales molécules utilisées pour ces traitements afin de déterminer si cette activité présente un impact sur les eaux de la Baie. Une liste des principales molécules utilisées pour le détermitage a été élaborée en collaboration avec le Centre Technique du Bois et de l'Ameublement (CTBA). Lors de la définition de cette étude (fin 2004), six molécules insecticides étaient utilisées dans les produits certifiés par le CTBA (certification CTB-P+) pour les traitements chimiques : chlorpyrifos-éthyl, fipronil, chlorfenapyr, bifenthrine, perméthrine et cyperméthrine. D'autres molécules sont employées dans des produits non certifiés CTB-P+. Il s'est avéré, au regard des études de marché réalisées par le service certification du CTBA (juillet 2006), que deux de ces insecticides (parmi les produits certifiés), le chlorpyrifos et le fipronil, sont plus largement utilisés sur le secteur du Bassin d'Arcachon. Par ailleurs, les enquêtes réalisées par Laulhère (2006) ont mis en évidence l'utilisation de certains de ces produits dans le cadre d'autres usages sur le bassin versant de la Baie. Ces éléments sont pris en compte dans l'interprétation des résultats. On s'est également intéressé au lindane, insecticide dont l'usage agricole a été proscrit en raison de sa rémanence et de sa dangerosité pour le milieu aquatique, mais qu'on a également retrouvé dans les eaux du Bassin à plusieurs reprises entre 1999 et 2003. Cette étude a également permis d'acquérir des données sur les principales molécules herbicides mises en évidence dans le cadre de SURGIBA au cours d'un cycle annuel. Ainsi, le diuron, la terbuthylazine et son métabolite le DET, le métolachlor, l'alachlore, l'oxadiazon et l'irgarol ont été recherchés dans tous les échantillons soumis à l'analyse. -> Le second objectif de ce travail était de préciser le risque du chlorpyrifos-éthyl pour les peuplements du Bassin et notamment pour l'un des maillons les plus sensibles de l'écosystème aquatique arcachonnais : les larves d'huîtres creuses. Les résultats de ces expériences sont présentées en annexe 2.

 

2°) "Impact potentiel des activités nautiques sur la qualité des eaux du Bassin d'Arcachon" Ifremer et Univ Bordeaux1

Cette autre étude montre une contamination possible par les HAP (hydrocarbures) produit par les moteurs des bateaux mais pas seulement, imaginez que les eaux pluviales qui viennent de lessiver les routes après une averse violente se jettent directement dans le bassin par les exutoires sur nos plages.

Pour lire ce rapport, suivez le lien:

http://www.ifremer.fr/delar/telechargement/texte%20nautisme%20final.pdf

 

3°) La pollution des océans

L'étude des effets de la pollution sur les mammifères cétacés qui sont, tout comme l'espèce humaine, en haut de la chaîne alimentaire est un bon indicateur de la pollution marine, conséquence de la pollution terrestre. 

La pollution et ses effets sur les cétacés

 Stéphanie Raynaud et Julien Marchal All rights reserved.2002. "Sous - Groupe Cétacés Montpellier/France"

Source :http://www.marchaldauphins.com/pollution_cetace.htm

 La pollution des eaux est un facteur de destruction bien plus important pour l'écosysthème marin, que la pêche industrielle à outrance, elle-même plus dévastatrice que la petite pêche artisanale. Si les marées noires ont un impact direct sur l'opinion publique elles n'en demeurent pas moins très limitées géographiquement avec des effets à court terme.

Les pollutions les plus néfastes pour l'équilibre fragile de la vie maritime ne sont pas les plus visibles. Bien au contraire, ce sont celles qui se voient le moins. Les organochlorés, les métaux lourds et rejets divers, souvent illicites, constituent la plus grande menace pour la survie des mammifères marins. 

Les organochlorés :

Les cétacés sont en haut de la chaîne alimentaire. Chez ces derniers on distingue deux catégories : les mysticètes qui possèdent des fanons et les odontocètes qui eux ont des dents. La dentition de l'autocète lui permet d'avaler des proies de grosse taille alors que le mysticète doit se contenter de petits

ichtyophages tels des krill, des crevettes, des harengs ou des sardines.

Les cétacés accumulent progressivement les polluants contenus dans chaque maillon de la longue chaîne alimentaire, c'est pourquoi les plus grands mammifères sont les plus menacer par les produits toxiques. C'est donc l'alimentation qui constitue la plus importante cause de contamination.

Ainsi les organochlorés, sous famille de produits chimiques qui regroupent les hydrocarbures, les pesticides, herbicides et insecticides constituent une menace pour l'équilibre marin. Ces produits sont très

persistants dans l'eau de mer et se répandent au gré des courants à travers les océans.

Le Chlore est présent dans chacun des organochlorés et a la particularité de pouvoir agir sur les tissus vivants durant des années. Ils s'accumulent dans le plancton le rendant fortement toxique et contaminant tout le reste de la chaîne alimentaire. Les cétacés stockent ces substances dans leur graisse, lorsqu'ils se blessent ou sont malades ils puisent des ressources dans ce lard contaminant de la sorte les principaux organes vitaux. Les mères transmettent ces polluants à leurs foetus par échanges trans-placentaires et donnent vie à des baleineaux déjà intoxiqués.

 Les plus répandus de ces organochlorés sont le D.D.T (dichloro-diphényle-trichloréthane) et ses métabolites : le D.D.D. (dichloro-diphényl-dichloro rétane ) et le D.D.E (dichloro-diphényl-ethylène). Le D.D.T, chez l'homme comme chez les mammifères marins, provoque des cancers divers, des troubles génétiques et la destruction du système de communication et du système immunitaire.

Ce produit est interdit en France mais il y est fabriqué puis exporté dans les pays en voie de développement.

 Le second organochloré est le P.C.B., c'est ainsi que l'on nomme les hydrocarbures halogènes à haut poids moléculaire. Il existe 209 constituants qui se retrouvent dans les isolants électriques, les plastiques, la métallurgie, la peinture et autres encore

Il possède les mêmes effets nocifs que le D.D.T. mais engendre en plus troubles de la spermatogenèse chez les mâles et des bouleversements du cycle oestrogène chez les femelles, provoquant des avortements et mettant ainsi en péril la pérennité de l'espèce.

 Le T.B.T. ou Tributyline est utilisé pour lutter contre les bernacles et algues qui se fixent sur les coques de bateau. Ce produit est un poison qui se répand dans l'eau et tue les organismes vivants avant qu'ils ne puissent s'accrocher aux embarcations.

Aujourd'hui, 93% des usines implantées dans le bassin méditerranéen utilisent des cellules de mercure à particule de chlore, leur rejet qu'ils soient par émissions atmosphériques ou déchets solides va rejoindre naturellement les eaux. De la même manière les différents pesticides utilisés dans l'agriculture depuis les années 50 en France s'infiltrent dans le sol par l'action d'érosion, de ruissellement et regagnent les nappes phréatiques.

Les organochlorés sont responsables de la destruction de la couche d'ozone, de la disparition à grande échelle des forêts et de la destruction de l'écosystème marin.

 Les métaux lourds :

Bien que les orgonochlorés constituent une véritable menace à moyen terme pour les cétacés et le reste de la vie marine, ils ne sont malheureusement pas les seuls polluants présents dans les eaux

océaniques et maritimes.

Les métaux lourds comme le mercure, le plomb, le cadmium etc., développés à la fin de la 2ème révolution industrielle, représentent un grand danger. Déjà dans les années 50 on prit conscience de leurs effets hautement nocifs suite à l'intoxication mortelle survenue à Minamata au Japon. Les habitants avaient mangé du poisson contaminé par des rejets mercuriels d'une usine située à proximité. Cette maladie s'est ensuite propagée à toute la jeune génération par le lait maternel.

Le premier des métaux lourds présents dans les dépouilles de cétacés échoués est le Mercure.

La mer Méditerranée, de par son étroite communication avec l'océan et en raison de la proximité des zones industrielles, détient à elle seule 65% des ressources mondiales de mercure. Les thons, très abondants dans ces eaux, se nourrissent principalement de sardines, d'anchois et de maquereaux. On a relevé chez ces derniers une teneur en mercure cinq fois plus élevée que chez leurs congénères d'Atlantique. Les usines du bassin méditerranéen rejettent des produits très dangereux sous forme organique tel l'Ethylmercure mais aussi sous forme de plastique, de peinture, de pâte à papier, de pille et certains fongicides. Les dauphins communs (Delphinus delphis) peuvent absorber le mercure par voies cutanées et digestives

Ces toxiques contaminent en priorité le système nerveux et le cerveau, surtout en période de développement. Ici encore, le risque majeur est encouru par les foetus et met donc en jeu la survie des espèces, se sont les grands mammifères qui ont la plus haute teneur en mercure et polluants en tous genres.

Le Cadmium fait également partie des métaux lourds les plus dangereux. Sa concentration maximale est située dans les baies où se nourrissent et se reproduisent les cétacés. Il provient des pilles, des batteries, de la peinture et des engrais, ses conséquences sur l'organisme sont encore inconnues.

Le Plomb, en revanche, a des effets malheureusement bien connus : il provoque le saturnisme qui se traduit par des troubles des systèmes nerveux, rénaux, cardio-vasculaires et reproductifs dus à la prolifération de globules rouges. Le plomb est présent dans toutes les viscères des animaux contaminés. Sa trop grande utilisation par l'homme dans l'essence automobile et la tuyauterie transforme inéluctablement le milieu marin.

L'iode 131 et le Plutonium se retrouvent dans les algues, or les cétacés s'y déplacent et y jouent la majeure partie de leur vie.

Le Strontium 90 est aussi un des métaux lourds très toxique pour les cétacés, il s'infiltre dans leur squelette et se propage dans toutes les parties de l'animal qui sont formées d'os ou de cartilage. Au début des années 90 on assista à une hécatombe de dauphins blanc et bleu (Stenella coeruleoalba ). Cette catastrophe, due à un taux surélevé d?organochlorés, a entraîné chez ces créatures une défaillance du système immunitaire. Ils ont ainsi manifesté les symptômes du Morbilli Virus, un germe très proche de celui de la maladie carrée chez les chiens.

 Les divers rejets :

 Les Hydrocarbures sont très présents sur la surface du globe. Principalement remarqués lors des trop nombreux naufrages de pétroliers, ce que l'on nomme des marée noires chroniques se produisent très fréquemment : elles ont lieu à chaque fois qu'un bateau dégaze ou vidange son moteur en mer. Ce geste est pratiqué sans le moindre scrupule ni même la moindre crainte de sanction car les amendes sont d'un coût dérisoire.

A ceci s'ajoute l'action naturelle des fleuves qui drainent les résidus pétrochimiques des villes et des routes. La mer Méditerranée reçoit à elle seule prés d'un million de tonnes d'hydrocarbures sur les quatre millions de tonnes qui sont déversés chaque année sur l'ensemble des mers du globe.

La pollution marine par hydrocarbures est extrêmement dangereuse pour la vie des dauphins communs, des bleu et blanc, des orques (Orcinus orca) ou des cachalots (Physeter macrocephalus). Ces derniers respirent les vapeurs toxiques qui leur cause des troubles respiratoires majeurs. Les mammifères marins à fourrure sont les premiers visés par les marées noires car étant sédentaire ils ne peuvent fuir les nappes de pétrole.

En 1989, lors de la marée noire d?Exxon Valdes, 45000 tonnes de pétrole brut se sont déversées sur les côtes de l'Alaska. Six années après cette catastrophe écologique il ne restait plus que vingt deux orques sur les trente six répertoriés auparavant.

Suite à ce terrible accident, la convention de Londres a interdit en 1993 le déversement en mer et l'incinération des déchets industriels et radioactifs. L'industrie dite offshore bénéficie d'un traitement de faveur, non seulement les rejets opérationnels des plates-formes pétrolières échappent à toute réglementation mais l'immersion des installations offshores hors d'usage reste autorisée. Il reste donc beaucoup à faire dans ce domaine si l'on tient à assurer le survie des mammifères marins.

 L'industrie nucléaire rejette des déchets qu'il est impératif de retraiter. Les usines de retraitement de la Hague en France et de Sellafield en Grande Bretagne sont responsables de 90% des rejets radioactifs mondiaux. Ces derniers sont stockés dans des conteneurs puis ils sont immergés en fosses profondes où ils resteront actifs durant des milliers d'années. Les conditions de sécurité sont inacceptables, les risques trop gros. La mer n'est pas une poubelle.

 Les centrales thermiques, nucléaires et autres industries implantées sur le littoral, réchauffent considérablement la température de l'eau et diminuent ainsi le teneur en oxygène. Si cette lente asphyxie continue, les dix prochaines années risquent de voir mourir tout un pan de la biodiversité marine. De plus, certains organismes aquatiques sont particulièrement sensibles aux variations thermiques, une augmentation un peu trop rapide de la température leur est systématiquement fatale.

Les cétacés sont largement affectés par l'amincissement de la couche d'Ozone. Cette diminution est due essentiellement aux C.F.C. (chlorofluorocarbones) que les hommes et leurs industries rejettent dans l'air. En se dégradant, le bouclier stratosphérique de la terre laisse passer davantage de rayons ultraviolets. Les plus dangereux sont les U.V.B pénétrants car ils attaquent le capital génétique des cellules, engendrant de multiples cancers et des malformations chez les foetus. Avec le trou dans la couche d'ozone le plancton végétal, véritable régulateur d'oxygène, souffre et avec lui la totalité de la chaîne alimentaire.

Les différents rejets industriels du littoral attaquent les herbiers du genre posidonies ou zostères et autres algues. Ces herbiers favorisent l'oxygénation du milieu marin et la prolifération de nourriture mais ils sont également un précieux refuge pour toutes les espèces vivantes des mers. Ils sont donc indispensables à la pérennité du milieu marin.

 Le tourisme estival a lui aussi son lot de désastres écologiques. Les sachets plastiques que les individus sans scrupule jettent allègrement sur la voie publique, se retrouvent inévitablement dans la mer par l'action des vents et des fleuves. De très nombreux odontocètes et tortues marines confondent ces sacs avec leurs proies favorites les méduses, leur ingestion conduit à chaque fois à une occlusion intestinale mortelle.

 Les rejets urbains, déchets ménagers liquides des villes dépourvues de station d'épuration des eaux usées, entraînent la contamination de l'eau et de ses sédiments. Ces rejets forment une fine interface entre l'air et l'eau empêchant ainsi le passage de la lumière et donc toute photosynthèse.

Cette insalubrité altère irrémédiablement le peuplement naturel des mers. Les éléments polluants modifient la qualité physique du milieu récepteur au point d'aboutir à une quasi désertification de certains cites. Le rejet d'eau douce en mer, via les égouts, produit des dessalures et des destratifications de densité.

 Les explosions diverses, les essais nucléaires, les ondes à hautes fréquences des sonars et le trafic maritime constituent une véritable pollution acoustique. Pour détecter les sous-marins de plus en plus discrets, la NAVY (Marine Américaine) et la Marine Nationale française ont développé un nouveau sonar actif à basse fréquence (LFAS). Ces bruits incessants entravent l'intercommunication des cétacés et peut-être même leur système d'orientation. Des recherches sur le sujet sont actuellement en cours.

Les courants marins, les marées et les vents permettent aux multiples polluants d'atteindre les endroits les plus reculés du globe. La contamination des cétacés resterait inconnue sans les coûteuses recherches des laboratoires spécialisés. Ces derniers espèrent être bientôt en mesure de pouvoir démontrer les conséquences structurels et physiologiques des substances toxiques sur les cellules vivante.

 L'étude toxicologique des cétacés est révélatrice du taux de pollution de notre mer nourricière. La contamination est si élevée chez les ondotocètes et leur taux de reproduction est si faible que même une protection totale des cétacés ne nous permettrait pas d'assurer que les nivaux normaux de population soient un jour rétablis.

Aujourd'hui les bélugas (Delphinapterus leucas) du Saint Laurent au Canada sont tellement contaminés que lorsqu'ils décèdent les autorités officielles les considèrent comme des « déchets toxiques ».

Le principal ennemi des cétacés serait donc l'homme mais le plus navrant est qu'il faut bien admettre que l'homme est, de par son inconscience et sa soif de profits, le plus redoutable ennemi de l'espèce humaine.

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 11/04/2018